Fatigué. Il était épuisé. Moralement. Et physiquement. Il était l'ombre de lui-même, un spectre qui dérivait dans les couloirs. Le seul moment de réconfort qu'il attendait, venait de s'envoler en éclat dans cette salle blanchâtre. L'infirmerie, ou sa bien-aimée se reposait, était à présent un lieu qu'il voulait éviter. Il voyait encore le dur visage d'Anya, sa voix froide et se regard qui voulait dire : "pourquoi tu as fait ça? Je ne t'ai rien demandé!" Son coeur s'était meurtrit quand elle lui avait posé des questions sur son père. Ne voyait-elle en lui qu'un soldat avide de sang? Ce qui s'était passé il y a un mois de cela n'avait déjà plus aucun sens?

Archibald avait tenté de le raisonner, mais il était partit, silencieux. En passant dans la pièce d'à côté, il vola discrètement de la trétonine. Les infirmiers étaient nés cent ans trop tôt pour lui cacher des choses. Il voulait à présent être seul. Il passa devant la porte de ses quartiers, mais ne s'y arrêta point. Tout le monde le chercherait là. Non, il avait besoin d'un lieu isolé, mais dans la base pour qu'on puisse le retrouver quand tout serait finit. Il prit l'ascenseur, appuya sur le rez-de-chaussé et fila accomplir sa tâche.

Dehors, l'air était frais et le ramena doucement à la réalité. Qu'allait-il faire? Une énorme bêtise. Cela en valait-il la peine? Il l'ignorait. Mais il n'avait plus la force de lutter. Il se dirigea vers la serre, seul havre de paix qui lui restait. Dedans, il croisa quelques botanistes, mais à force de venir ici, ils ne se soucièrent pas du Jaffa. Il s'installa près de ses plants de thé et fit mine de travailler. Une fois qu'il fut certain d'être tranquille, il ouvrit la mallette. Là, de vieilles amies l'attendaient.

Il s'injecta une dose, puis deux, puis trois. Il n'avait aucune idée de la façon dont ça allait finir, mais cela lui faisait du bien pour l'instant. Au lieu de faire la même crise que la dernière fois, il sentit son sang bouillonner, sa tête hurlait et son corps tout entier était pris d'un accès de rage, qu'il commença à tout détruire autour de lui. La destruction, était peut-être son seul salut. Certains scientifiques s'enfuirent, pour alerter des gens dehors, d'autres restèrent pour raisonner le Jaffa. Mais il était devenu enragé et incapable de se contrôler.

Flo se promenait tranquillement dans la serre botanique où il avait pris l'habitude de venir se reposer entre deux entraînement, briefing ou mission, et comme la journée était plutôt calme pour le moment, il s'installa sur un banc et commença à lire un livres d'un de ses auteurs préféré, J.R.R Tolkien.

Tout d'un coup, il entendit des cris et lorsqu'il leva la tête de son livre, il vu des scientifique courir et décida d'aller voir ce qui se passait après avoir sortit son arme au cas où il y aurait un intru ou un danger.

Il arriva après deux minutes de marche près de Jiang et vit que celui-ci était en trop de démolir tout ce qui pouvait lui passez à côté et plusieurs scientifiques était à terre, et des fioles de médicament brisé trainaient sur le sol.

Flo baissa son arme et cria à son attention :
"Et Jiang ! Calme toi, tu effraie tout le monde ! Calme toi et on pourra discuter tranquillement !"

Flo avait dit cela sans réfléchir et espérait au fond de lui que Jiang se calmerait, car Flo même si il était armé n'avait pas prévu de tirer sur son seul ami à la base aujourd'hui .

Cette voix... Il la reconnaissait. C'était son ami, le Caporal Roya. Un habitué de la serre. C'était d'ailleurs ici qu'ils s'étaient rencontrés. Le jaffa s'arrêta donc, le temps de rassembler ses idées. Il ne cessait de se répéter qu'il était un idiot, mais personne encore, mis à part l'arnaqueur n'avait prêté attention à lui. Est-ce que le fantôme de son passé qui le torturait? Il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Relevant sa misérable tête vers le français, il vit que ce dernier était armé. Logique, car c'était un soldat, mais l'effet de la drogue qui coulait dans ses veines accentua sa paranoïa. Il prit alors discrètement un pot qu'il lança au visage de Flo, avant de charger sur lui et de le mettre à terre.

"Discuter, pourquoi, je fais du jardinage, rien de mal."

Ironie. C'était nouveau chez Jiang et cela était du à son contact prolongé avec Archibald A. Dock. Il continua à arracher ses plants de thé avec frénésie. Tout détruire, c'était son seul but.

"Est-ce que tu savais que j'aimais une femme? Elle est ici, c'est une pilote. Celle qui est rentrée en mauvais état. Et bien j'ai été faire en sorte qu'elle soit tranquille et qu'est-ce que je récolte? De la froideur et l'ignorance..."

Il jeta un pot de terre contre un mur. " De toute façon, je ne suis qu'un pauvre jaffa drogué à la trétonine. Je suis pitoyable, même comme ami."

Il se leva, sa main gauche cachant un autre pot. Il le jeta immédiatement sur Flo et se jeta sur lui. Ses yeux étaient rouges, mais son regard n'était pas dur, non... C'était le regard de quelqu'un qui souffrait. "Aide moi...", furent les deux mots qu'il put dire. Jiang avait besoin de remonter la pente, par quelqu'un qui le connaissait depuis peu. Une lourde tâche allait reposer sur les épaules du français.